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Le collège de Pernes de 1979 à 1983 par Stéphane Ternoise

De la première montée dans le grand bus en septembre 1979 à juin 1983

Le collège de Pernes

Naturellement, la première montée dans le grand bus en septembre 1979, où figuraient déjà les collégiens de Valhuon, s’est évaporée, comme le passage avec arrêt par Conteville, Hestrus, Tangry, Sains-lès-Pernes, Sachin et la descente vers Pernes centre puis la grande remontée vers le collège. Dans la cour, un monde innombrable. Trois cents élèves dont des grands. Je me tenais avec Agnès durant l’appel. Elle est partie dans le rang des 6e B et à la fin, restait uniquement un clampin au milieu de cette cour, celui n’ayant pas entendu son nom par un barbu.
Ce monsieur Boulet, Abel, sera mon prof de math durant les quatre années. Au premier semestre, il notait en observation « Élève sérieux et intéressé. Résultats satisfaisants. » J’étais deuxième avec 16/20. Quelqu’un dont tout m’échappe avait obtenu 17.
Dans deux matières, je décrochais le pompon, avec 16,5 en « sciences physiques » mais groupé avec « Biologie », au huitième rang, pour un commentaire général de « sciences expérimentales » : « travail correct. Peut encore mieux en approfondissant davantage et en étant moins brouillon. »
En Français également, plusieurs « types d’exercices » où la « rédaction » confirmait mes bonnes dispositions, 14/20 constituant la meilleure note ; en « expression orale », malgré 17,5 devancé d’un point, et pour « orthographe grammaire » le constat de l’abbé Décobert perdurait, m’expédiant à la huitième position, sous la moyenne même, 9,5. « Devrait bien faire en travaillant avec plus de méthode, de soin. Ensemble cependant très satisfaisant. »
Reprendre l’ensemble des bulletins présenterait un intérêt limité mais les douze permettent de définir avec quasi certitude la période d’aggravation de la situation suivie de l’hospitalisation du père, avec un pronostic vital engagé, une chance sur trois de s’en sortir, vue l’état de l’inflammation de son pancréas.
Car si la sixième et la cinquième se passaient relativement bien, avec une incapacité à m’adapter à l’anglais, « travail superficiel. Des leçons non sues ! » et 6/20, la plus basse note du premier trimestre, néanmoins suivie de 9,5 (« de l’amélioration. S’intéresse davantage. Courage ») puis 10 (« encore moyen mais en bonne voie »), et la cinquième dans la continuité :
- 8/20 Pourrait mieux faire. Assez paresseux. Il faut travailler avec plus de régularité.
- 7 Leçons non apprises. Travail insuffisant.
- 7 Ne travaille pas assez. Décevant.

Connard. Viens vivre chez moi et tu verras dans quelles conditions je travaille ! Personne ne parlait de ses parents, à part les fils et filles de profs naturellement, demis-Dieu du collège.
Ce serait encore plus cinglant en quatrième :
- 6/20 Aucun travail. Pas de connaissances. Résultats nuls.
- 4,75 Nul parce qu’il le veut. Mauvais esprit. Insolence. Paresse.
Le soulignement est signé Mathon, la seule à spécifier son nom, c’était donc Mme Mathon, son mari, un moustachu, une année en français me permettrait de percer du mépris derrière sa bonhomie. C’était peut-être en cinquième où au « Bon élève » du premier trimestre (15-15-14 suivant les sous catégories) succédait un « très bien à l’oral mais l’écrit est de plus en plus mauvais » (8,5 en rédaction – 17 – 9). Qu’avais-je bien pu écrire de scandaleux ? De plus en plus mauvais signifie donc que le 15 au 1er trimestre l’était déjà ? Si ce n’est lui, le mari Mathon, c’est l’un des siens !
Quant à la Mathonne me prétendant insolent, je ne lui ai même pas balancé « pauvre conne » après lecture de ses appréciations. Doit-on classer dans le tiroir des stupidités un « Nul parce qu’il le veut » ? Connaissances faibles, ok. Mais le « nul » ressemble au besoin de casser de l’élève. Et « parce qu’il le veut » ! Que savait-elle de mes souhaits ? Pour finir l’année, on pourrait lui accorder un trait d’humour british, et mesquin :
- 6,25. Mieux !!! Mais toujours très farfelu. Manque de bases, de connaissances et de… courage.
(... à suivre)



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Huclier 1967-2019 et origines
Fin de ruralité agricole d'un village du Pas-de-Calais
Conséquences de la Guerre d'Algérie
Enfance d'un écrivain



Avec en sous-titre :
Valhuon école, Pernes collège, Arras lycées Carnot Guy Mollet puis Groupama...

172 pages. En format papier, également disponible en numérique.

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